LES GRANDES ORGUES

Publié le par christiane loubier

Lorsqu’on touche l’ombre

Et ses orgues de pluie

 

On peut encore croire

Que la lumière remue

Dans la noirceur première

 

Aussi longtemps que le ciel

Porte aussi la nuit

 

 

 

Christiane Loubier

LES NOYÉS

Publié le par christiane loubier

Ennuyés par la tristesse des épaves

Peut-être que les noyés remontent le courant

Pour venir pousser les vivants

Au sec sur des îles

 

Peut-être que l’océan

N’est que du temps liquide

Les vivants

De l’eau prisonnière dans des villes

 

 

 

Christiane Loubier

 

PREMIER PRINTEMPS

Publié le par christiane loubier

Il est des jours de pluie

Qui tombent sur les primevères

Il est des matins

Où toutes les cellules

Ont besoin d’un bonheur humide

 

C’est à cause du printemps

Même l’ombre mouillée

Est élégante dans la détrempe

 

C’est au printemps

Qu’il faut revivre les bourgeons

Les pissenlits jaunes

Qui font trembler la nuit

 

C’est au printemps

Qu’il faut regarder sous les feuilles

Pour voir un débordement d’absolu

 

 

 

Christiane Loubier

NOUS SOMMES AU MONDE...

Publié le par christiane loubier

 

Nous sommes au monde - et nous marchons sur l'enfer - regardant les fleurs

 

 

Issa

Haiku : anthologie du poème court japonais,

Traduction : Corinne Atlan et Zéno Bianu 

CHANSON DE MAI

Publié le par christiane loubier

Et puis un beau soir

Il fera encore clair

À l’heure du souper

 

Je te demanderai

De me chanter

Avec ton air à toi

La chanson d’Isabeau

Ou bien celle des pervenches

Aux quatre coins du lit

 

Celle où une rivière

Est si profonde

Dans les draps blancs

De la couleur du bonheur

De se noyer tant

 

 

 

Christiane Loubier

QUI

Publié le par christiane loubier

Qui a fait s'enfuir

L'odeur des prunes

Qui faisait frémir

Tes lèvres une à une


Qui a fait s'endormir

Le goût des noyaux

Il nous rendait si beaux

 

Ah les anciens jours

Quelle joie nous avions

Au temps des tambours

Et des pigeons

 

 

 

Christiane Loubier