LES GRANDES ORGUES
Lorsqu’on touche l’ombre
Et ses orgues de pluie
On peut encore croire
Que la lumière remue
Dans la noirceur première
Aussi longtemps que le ciel
Porte aussi la nuit
Christiane Loubier
Lorsqu’on touche l’ombre
Et ses orgues de pluie
On peut encore croire
Que la lumière remue
Dans la noirceur première
Aussi longtemps que le ciel
Porte aussi la nuit
Christiane Loubier
Il est des jours de pluie
Qui tombent sur les primevères
Il est des matins
Où toutes les cellules
Ont besoin d’un bonheur humide
C’est à cause du printemps
Même l’ombre mouillée
Est élégante dans la détrempe
C’est au printemps
Qu’il faut revivre les bourgeons
Les pissenlits jaunes
Qui font trembler la nuit
C’est au printemps
Qu’il faut regarder sous les feuilles
Pour voir un débordement d’absolu
Christiane Loubier
Nous sommes au monde - et nous marchons sur l'enfer - regardant les fleurs
Issa
Haiku : anthologie du poème court japonais,
Traduction : Corinne Atlan et Zéno Bianu
Et puis un beau soir
Il fera encore clair
À l’heure du souper
Je te demanderai
De me chanter
Avec ton air à toi
La chanson d’Isabeau
Ou bien celle des pervenches
Aux quatre coins du lit
Celle où une rivière
Est si profonde
Dans les draps blancs
De la couleur du bonheur
De se noyer tant
Christiane Loubier