AUTOMNE, TOI QUI PASSES...
Automne, toi qui passes avec des oiseaux fous de grand vent et de ciel pur après l'orage, je t'ai vu mesurer la toile d'une araignée couleur de miel sous la poutre quand ruisselait, torrentielle, la pluie et ton visage avait double face comme le dieu Janus et l'une voyait la fin de tout et l'autre l'épanouissement et cela t'enivrait comme le moût d'une forte vendange. Paul de Roux |
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| Dessin de Gabrielle de Roux
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PAUL DE ROUX
Chaque matin, et quel que soit le temps,
Hélios nous prend dans ses bras :
"Tout est à voir", dit la lumière
qui éclaire la tuile fêlée,
la mouche, ce visage émacié,
la pariétaire des vieux murs,
les pigeons en quête de miettes, et nous
cherchant le regard des dieux
dans tout cela qu’effleure le soleil.
Hélios nous prend dans ses bras :
"Tout est à voir", dit la lumière
qui éclaire la tuile fêlée,
la mouche, ce visage émacié,
la pariétaire des vieux murs,
les pigeons en quête de miettes, et nous
cherchant le regard des dieux
dans tout cela qu’effleure le soleil.
Paul de Roux
À la dérobée, Gallimard
Paul de Roux est mort le 28 août à Marseille, à l’âge de 79 ans.
Pour en savoir plus sur le poète :
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/09/14/la-mort-du-poete-paul-de-roux_4997704_3382.html
MATIN DE SEPTEMBRE
Matin de septembre.
L'espace a grandi
entre les arbres verts
qui semblent de profil.
Ils regardent tous
le soleil en face
invisible pour toi
depuis la fenêtre.
le bouleau se hausse
sur la pointe des pieds
pour voir la lumière
comme au-dessus d'un mur
— ce mur qui s'élève
un peu chaque jour.
« Toi qui peut marcher
saute le mur, dit-il.
Derrière, c'est l'été
Si tu tombes de haut
tu suivras en boîtant
le Dieu de ta jeunesse. »
Jean-Pierre Lemaire
Le pays derrière les larmes, Le dos de Dieu
Le pays derrière les larmes, Le dos de Dieu
QUINZE MINUTES D'AUTOBUS...
Quinze minutes d’autobus suffisent
pour compter ce matin par les larges fenêtres
les arches des rayons portant de l’un à l’autre
le ciel de septembre.
Cécile A. Holdban
Une robe couleur de jour