Dans le jardin d’octobre
Devenu la tombe des rosiers
On entend sonner les heures
Aux églises oubliées
À force de ramasser feuilles et fleurs
On se courbe un peu plus vers la terre
À chaque année
Le vent sème la terreur
Dans les érables fous
Encore une saison finie
Avant d’avoir commencé
Le froid vient vite
Il faut rentrer tôt
Dans la maison de l’hiver
Le bois de chauffage
Nous tiendra compagnie
Jusqu’aux primevères
Christiane Loubier
NUIT DE TAUPE
Pour quelques jours encore
La vie est dehors
Dans un vent de feuilles
Et de terre retournée
L’humus a une odeur
Où respirent des êtres minuscules
L’automne fera vite faiblir
La lanterne du jour
Que ne suis-je la taupe
N’ayant pas peur du noir
Dans sa galerie obscure
Christiane Loubier