C'EST DE NOUVEAU L'ÉTÉ

Publié le par christiane loubier

C'est de nouveau l'été de neige et c'est

Le chagrin froid des raisins nus

 

 

 

Salah Stétié

L'autre côté brûlé du très pur,
dans Salah 
Stétié. En un lieu de brûlure, Robert Laffont, 2009

CAFÉ RENARD

Publié le par christiane loubier

Le grand comptoir de marbre

Des verres plein le dos

Craque comme un vieil arbre

Quand on s'y appuie trop

Au plafond de vieux lustres

Ont des lueurs fanées

Lentement les minutes

Passent dans la fumée

 

Au bar-tabac

De la rue Renard

Tombe le soir

Et tu n'est pas là

Au bar-tabac

De la rue Renard

Tombe le soir

Et tu n'es pas là

 

Il est cinq heures trente

Il est encore trop tôt

Mais j'aime mieux le chaud

Lentement je pénètre

Dans le Café Renard

Et je me sens renaître

Donnez-moi donc à boire

 

Au bar-tabac

De la rue Renard

Il se fait tard

Et tu ne viens pas

Au bar-tabac

De la rue Renard

Il se fait tard

Et tu ne viens pas

 

Là-bas derrière la vitre

Un tout petit monsieur

S'amuse à faire le pitre

En roulant de gros yeux

Devant moi une femme

Belle comme un camé

Revit de sombres drames

Et n'ose pas pleurer

 

Au bar-tabac

De la rue Renard

Il est trop tard

Et tu ne viens pas

Au bar-tabac

De la rue Renard

Il est trop tard

Je rentre chez moi

 

Paroles : Françoise Mallet-Joris et Michel Grisolia

Chant et musique :  Marie-Paule Belle

 


 

BIENTÔT

Publié le par christiane loubier

La beauté est maintenant au-dessus des nids 

Cheveux ensoleillés sous la laine

Les espoirs d'été sont à jaunir sous la pluie

 

Bientôt les étoiles

En cristaux sur tes épaules 

Bientôt la neige 

Plus fondante que ta souffrance

 

 

 

Christiane Loubier

APRÈS LE VENT...

Publié le par christiane loubier

Après le vent c'était toujours plus beau,

bien que la douleur de la nature continuât.

 

 

 

René Char
Lettera amorosa

LES ANÉMONES D'OCTOBRE

Publié le par christiane loubier

Fin de l’automne

Dépouillement consenti

De la vie devenue matière sombre

Au fond du jour

Les anémones effaçaient les ombres

 

Lumière blanche ravie au silence

Déchiré par le bruit de fuite

Du grand cerf inquiet

Ciel rouge dans l’œil

D’une terre que l’on fusillait

 

 

saisons 0780
Christiane Loubier

Anémones d'automne dans l'humus des capillaires du Canada

 

LE BRUANT FAUVE

Publié le par christiane loubier

 

Quand à ma fenêtre revenait toujours

Le bruant fauve fouillant les feuilles

Les mortes d’un automne sans souffrance

Qui en avait fait une prairie d’acajou

 

 

 

Christiane Loubier