NOCTURNE
François Cruciani
Étraves, automne 1967, p. 6
Qu'est cela que rien n'apaise ?
Être un seul corps en un seul lieu ?
Pierre Caminade, Reliefs
Ne me soucie plus Du désordre au jardin L’absence de fleurs Une présence de pure perte
Le vent s’agite Le temps se rouille Il faut faire vite Je confie mon ombre Aux bras du grand conifère
Je fus jardinière Il y a beau temps
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Christiane Loubier | Source : Laura Stoddart's (illustration pour Crabtree & Evelyn) |
Ventre décousu des asclépiades
Plumes amoureuses s’envolant
Pour ensemencer le printemps
De nous le vent ne transporte rien
Il ne balaie que les débris
De nos corps en trop
Ou bien nos peurs avouées au paysage
Christiane Loubier
L’indifférence d’octobre
Braisier de douleur sèche
Il ne faut pas s’endormir
Au milieu de l’automne
Je suis déjà couchée
Sur le chemin de thym
L’épée de ton silence
Affole les ombres pour rien
Christiane Loubier