44 articles avec carnet de la nuit
Tatoués à la hanche
Comme des troupeaux
Qui broutent l'ennui
Nous sommes portés pâles
Dans la nuit
Encore une fois
Nous n'avons rien vu
Au matin rien su
Du vêtement des ténèbres
Plié à nos genoux
Christiane Loubier
LEÇON DE TÉNÈBRES V
En poussant la grille
Sur le vide écrasant des ténèbres
Nous entrons dans le jardin du silence
Voici la nuit du monde
Voici le matin qui pâlit
À la frontière des ombres
Au nom de cette croix de solitude
Christiane Loubier
SOUS LE VENT
Il neige sur les toits
Cette musique sans parole
Sur la nuit tombée de bonne heure
Cette musique sans parole
Sur la nuit tombée de bonne heure
Dans le vent conifère
Un vol d’oiseaux blancs
Quelques silhouettes
Pour calmer la haine du bruit
Un vol d’oiseaux blancs
Quelques silhouettes
Pour calmer la haine du bruit
L’édredon du silence
Étendez-le bien
Sur la part en moi
Qui crie
Étendez-le bien
Sur la part en moi
Qui crie
Christiane Loubier
LES ROIS MAGES
Les Rois mages
Sculptures de Léonard Croteau (personnages d'une crèche)
[Collection personnelle]
PRIÈRE POUR LES SOURDS
Des jours
Plus souvent des nuits
Mes plumes sont bien plus lourdes
Que ma tête
Des jours
Plus souvent des nuits
Je reste repliée
Dans l’encoignure du temps
D’où s’élève la supplique
Pour les heures défuntes
Vous les oiseaux de l’aurore
Sortez-moi de ce puits
Où vont croupir les ombres
Toi la nuit
Que j’ai appris à vouvoyer
Ramenez-moi dans vos bras
Qui consolent
Toi la mort
Retiens ton drap
Étire un peu mon âge
Que j’apprenne à lire
Dans les yeux des bêtes
Que je me souvienne par cœur
Du chant des paysages
Des jours
Des nuits
Plus souvent des vies
Passées devant un compas
Perdu – affolé
Virant sur ses pointes de fer
Plus souvent des nuits
Mes plumes sont bien plus lourdes
Que ma tête
Des jours
Plus souvent des nuits
Je reste repliée
Dans l’encoignure du temps
D’où s’élève la supplique
Pour les heures défuntes
Vous les oiseaux de l’aurore
Sortez-moi de ce puits
Où vont croupir les ombres
Toi la nuit
Que j’ai appris à vouvoyer
Ramenez-moi dans vos bras
Qui consolent
Toi la mort
Retiens ton drap
Étire un peu mon âge
Que j’apprenne à lire
Dans les yeux des bêtes
Que je me souvienne par cœur
Du chant des paysages
Des jours
Des nuits
Plus souvent des vies
Passées devant un compas
Perdu – affolé
Virant sur ses pointes de fer
Christiane Loubier