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IL SE FAIT TARD
Dans l’écho des anciennes chasses J’écoute aux arbres Le chant égaré des cors J’emporte derrière moi Les souvenirs cornés par le vent Christiane Loubier
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TU ES ASSIS...
Tu es assis devant le métier haut dressé de cette harpe. Même invisible, je t'ai reconnu, tisserand des ruisseaux surnaturels. Philippe Jaccottet À la lumière d'hiver
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LE PRIX
Les escaliers Des joies et des peines À descendre et à monter Sont compris dans le prix de sa maison Christiane Loubier
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L'OMBRE EST CHEVAL
Chevalier imprévu La mort courtoise Même le jour Même le matin Où la lumière est l'ombre q ui marche Derrière l a peau blanche des bouleaux Christiane Loubier
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LA NUIT
À la nuit Je n’ai plus rien à dire Mon silence est en position de givre Tu peux m’offrir de la neige Le ciel est à mon chevet Christiane Loubier
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LE BONHEUR DES ÉPAVES
La peur mouillée a éteint la bougie Nos deux corps à pic ont coulé Deux épaves de cire Ondoyant à flot sur le désir Dédaignant le brasier Qui consume trop tôt l'horizon Christiane Loubier
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LA MORT...
La mort chasse l'ennui. Christiane Loubier
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GRANDES CHALEURS
Certains jours de l’été Le temps chaud Nous fait rougir De l’ardeur des âmes Certains jours de l’été Le temps humide Nous fait pleurer Dans le vert infâme Ne pas savoir Par quel éclair Nous sommes tenus de vivre Par quelle foudre Pour quelle fleur Christiane...
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RISQUE DE PLUIE
Le soleil est au plus mal Bipolaire il va de gauche à droite On ne se fie plus au jour improbable Ni au vent qui piquent les yeux L’été coule dans l’or Le temps répudie le vert Les feuilles du peuplier t remblent à l’envers Il va pleuvoir Christiane...
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LE DIVAN VERT
Il y eut un soir d’hiver Un saccage de fleurs Sur un divan vert Le papillon offert Restera plié Dans son étui Et moi épinglée Dans ma boîte à chagrin Les deux bras ouverts Sur presque rien Rien que trop de soleil Comme une brûlure Et tant – tant de vitre...
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FUNÈBRE
Monsieur Miroir marchand d'habits est mort hier soir à Paris Il fait nuit Il fait noir Il fait nuit noire à Paris Phillipe Soupault Georgia Épitaphes Chansons
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POUR TOUT DIRE
Je n’aurai pour tout dire Écrit sur mon chemin Que mon incertitude La buée qui recouvrait la vitre Mais jamais la fenêtre Et jamais le chemin Paul Vincensini Extrait de C'était hier et c'est demain, Anthologie, Éditions Seghers, « Poésie d’abord», 20...
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LE BRUANT FAUVE
Quand à ma fenêtre revenait toujours Le bruant fauve fouillant les feuilles Les mortes d’un automne sans souffrance Qui en avait fait une prairie d’acajou Christiane Loubier
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UN FOUR BANAL
C’est un tas de bois coupé Un tas de feuilles froissées C’est un tas d’absence Sèche ou rouge Un four banal Une incandescence pareille Sous la cendre des fleurs L’automne que tu sais Christiane Loubier
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L'ABRI
L’oiseau aux yeux jaunes S’est enfui avec les fils d’or de ma maison Je suis restée avec ma tête affolée Devant mon abri décousu Et les plis permanents de la nuit Christiane Loubier
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LE CRÉPUSCULE DU FEU
L’ombre ne recule plus Devant les oiseaux d’octobre Après la pluie et la chute du feu Tout dehors s’oublie Qu’on apporte les lampes C’est déjà la nuit Christiane Loubier
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CLAIRIÈRE
L’ombre n’est pas la nuit Elle bouge dans la clairière secrète Elle n’attend personne derrière les arbres Juste une bordée de gris Juste avant qu’il neige sur la neige Christiane Loubier
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DON D'UNE ÎLE
Pourquoi une île L’exil d’un amour Solitude en archipel Le cœur au sec Le désir encerclé D’eau et de silence Don d'une île Terre de naufrage Tout autour L'inutilité du drame Une île Blesssure sur la mer Dont je voudrais fleurir Christiane Loubier Poème...
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APRÈS LE VENT...
Après le vent c'était toujours plus beau, bien que la douleur de la nature continuât. René Char Lettera amorosa
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OÙ ALLER
Plus de voyages au long cours, j e creuse ton départ et le grand vide en moi qui tue l’éclat du vide avec au cœur cette avalanche qui saccage un à un les bivouacs de la vie. André Velter , L’amour extrême et autres poèmes pour Chantal Mauduit, 2007 Site...
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NOUS SOMMES AU MONDE...
Nous sommes au monde - et nous marchons sur l'enfer - regardant les fleurs Issa Haiku : anthologie du poème court japonais, Traduction : Corinne Atlan et Zéno Bianu
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LA DRAVE
Il existe une solitude de rivière Une solitude de tronc d’arbre Et de lit de chambre Où les fontaines se lèvent Dans l’ombre de la bille roulante Christiane Loubier
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CHAIR TENDRE
Écuisser l'arbre Pour voir en double Le désir d'une chair divisée Christiane Loubier
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MATIN D'HIVER
Avant que ne rouille et se casse la descente des rêves, laissez-y glisser les biens-aimés, grands et petits en manteaux gris, regardez, la piste claire, la glace. Ilse Aichinger Le jour aux trousses
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TOI AUSSI
Toi qui repoussais toujours l’ombre Toi qui n’acceptais que le soleil À peine l’été fini Je t’ai vu apaiser ta soif Mordre dans les nuages Au-dessus de ta joie vacillante Toi aussi je t’ai vu Embrasser la tristesse d’un novembre Et couler dans la blancheur...