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LORSQUE TU VOIS...
Lorsque tu vois un cavalier Surgir Entre l'armoire et la fenêtre Avec sa traîne d'ombre Et le hennissement des routes Il est temps de ranger ta vie Et de plier le jour Sept fois comme il convient Pour que demain Renaisse Hélène Cadou, Si nous allions...
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LES ROIS MAGES
À Antoine Giacometti Avancerons-nous aussi vite que l’étoile ? La randonnée n’a-t-elle pas assez duré ? Réussirons-nous enfin à l’égarer, cette lueur au milieu de la lune et des bêtes qui ne s’impatiente pas ? La neige avait tissé les pays du retour avec...
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AU FOND DES BOIS...
Au fond du bois dans l’étable où nul avant ne s’en fut Marie lavait sur la table le corps de l’enfant Jésus, or l’âne assistant le bœuf souffla si fort sur l’an neuf que tout devint une fable. Géo Libbrecht, Bellefontaine Crèche de Noël en bois Sculpteur...
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LA MÉSANGE À TÊTE NOIRE
Il y a moi debout Les bras ouverts Toi dans ma main Mésange incroyable Devant l’hiver Elle ne le saura pas Qu’on a parlé d’elle Elle qui n’a pas besoin Pas besoin de sourire Pour vivre aux éclats Avec le froid Avec la vie en elle Ce tournis en dehors...
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L'ARBRE AUX OISEAUX CHANTEURS
L’arbre aux oiseaux chanteurs endort les souvenirs Aucun écho frappé d’un coup de carabine n’a distrait les gisants de leur sommeil en ruines Ô mes amis Reviendrez-vous des stands de tir Il en manque un jamais le même Je n’ose plus tourner la tête de...
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COMME DES FRAMBOISIERS...
Ses mains sèches Comme des framboisiers À cause de la vie Ses mains qu’elles gantent souvent Ne sont pas pour l’écriture au crayon noir Dehors il y a l’automne Ses rêves ne roulent pas Dans les rues encombrées Avec les personnes Dehors il y a le vent...
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MOURIR NE HEURTE PAS VRAIMENT...
Mourir ne heurte pas vraiment C’est vivre qui heurte, et de plein fouet; Mais mourir s’y prend autrement, En douceur, derrière la porte L’habitude australe de l’oiseau Qui dès que les gelées sont là Adopte une meilleure latitude. Nous sommes les oiseaux...
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JE VEUX VIVRE COMME UN SOIR...
Je veux vivre comme un soir de septembre quand il vente et qu'on entend les fruits choir dans l'herbe Je réinvente chaque instant qui vient de sorte que pour moi-même je suis le silence un pas le bruit d'un poing qui frappe à la porte Roger Bodart , Le...
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LA CHANSON DE LA RUE SAINT-PAUL
I C'est ta rue Saint-Paul Celle où tu es né, Un matin de Mai À la marée haute, C'est ta rue Saint-Paul, Blanche comme un pôle, Dont le vent est l'hôte Au long de l'année. Maritime et tienne De tout un passé, Chrétienne et païenne D'hiver et d'été, Le...
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SOUS LE PONT COUVERT
L’amour s’en va comme cette eau courante L’amour s’en va Comme la vie est lente Et comme l’Espérance est violente (....) Sous le pont Mirabeau coule la Seine Guillaume Apollinaire Moi qui vais seulement Me revoilà encore Devant cette eau courante Sous...
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PEUPLE ROI
J'ai toujours envié les mouches Qui boivent, mangent qui se couchent Sans heurts sans lois et sans façons et savent marcher au plafond Chanter de l'aile ainsi que fait Tout un coeur mouchard en liesse, Voilà qui doucement caresse Azur tes terribles secrets....
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JE VOUS VOIS ENCORE...
Je vous vois encore ! En robe d’été Blanche et jaune avec des fleurs de rideaux. Mais vous n’aviez plus l’humide gaîté Du plus délirant de tous nos tantôts. La petite épouse et la fille aînée Était reparue avec la toilette Et c’était déjà notre destinée...
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COMPLAINTE DU LÉZARD AMOUREUX
N’égraine pas le tournesol, Tes cyprès auraient de la peine, Chardonneret, reprend ton vol Et reviens à ton nid de laine. Tu n’es pas un caillou du ciel Pour que le vent te tienne quitte, Oiseau rural ; l’arc-en ciel S’unifie dans la marguerite. L’homme...
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QUE CE MONDE DEMEURE
V Que ce monde demeure, Que les mots ne soient pas Un jour ces ossements Gris, qu'auront becquetés, Criant, se disputant, Se dispersant, Les oiseaux, notre nuit Dans la lumière. Que ce monde demeure Comme cesse le temps Quand on lave la plaie De l'enfant...
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LA SERVANTE EST ORAGEUSE
[...] Si la servante est orageuse elle a jeté un sort aux oranges absentes À quel troublant seigneur a-t-elle ouvert sa porte vendu son être À quel vent dédoublé par ma soif de renaître Petite fille somnambule creuse un tunnel dessous le parc aux orangers...
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LE TEMPS N'EST PLUS...
II Le temps n’est plus mon pré-au-loup des aventures forestières laissons dormir les sapinières la légende et le Prince roux. Déchaux, fi ! de souliers à clous s’en est allé le fesse-lièvre et les gars des amours trémières braconnèrent les rendez-vous....
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LA FLEUR ROUGE
À la place du ciel Je mettrai son visage Les oiseaux ne seront Même pas étonnés Et le jour se levant Très haut dans ses prunelles On dira « le printemps Est plus tôt cette année » Beaux yeux belle saison Viviers de lampes claires Jardins qui reculez Sans...
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COMPTINE DES ENFANÇONS EN CHOCOLAT
1 bébé à jeun 2 bébés – areuh! 3 bébés au bois 4 bébés à battre 5 bébés qui trinquent 6 bébés en cuisse 7 bébés ascètes 8 bébés de suite 9 bébés tout neufs 10 bébés jadis 11 bébés de bronze 12 bébés s’épousent 13 bébés à l’aise 14 bébés de Sforze 15 bébés...
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JE ME DISAIS AUSSI
I Je me disais aussi : vivre est autre chose que cet oubli du temps qui passe et des ravages de l’amour, et de l’usure – ce que nous faisons du matin à la nuit : fendre la mer, fendre le ciel, la terre, tout à tour oiseau, poisson, taupe, enfin : jouant...
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DU SUCRE QUI TOMBE*
Gravure parue dans L'Opinion publique, 18 mars 1875 Source : (BAnQ, Collection numérique) * Du sucre qui tombe : expression québécoise que l'on utilise lorsqu'une neige épaisse et mouilleuse tombe pendant le temps des sucres. Lorsque la neige est très...
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ON NE BRISE PAS LE COEUR...
On ne brise pas le coeur avec un gourdin, Non plus qu'avec une pierre; Un fouet, éclair minime, Je l'ai vu Cingler l'être magique Jusqu'à ce qu'il tombe; Trop noble pourtant, pour dire De ce fouet le nom. Magnanime est l'oiseau Surpris par l'enfant Qui...
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COMMUNE PRÉSENCE
II Tu es pressé d'écrire Comme si tu étais en retard sur la vie S'il en est ainsi fais cortège à tes sources Hâte-toi Hâte-toi de transmettre Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance Effectivement tu es en retard sur la vie La vie inexprimable...
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ABlES MAGICA
var. Castelliforma Au plus fin fond des futaies de la terre S’enfonce l’enfant forestier, Comme il ne peut plus vivre en des maisons de pierre, Ni aux huttes de bois qui ne croissent jamais. Un château de sapins s’élève à ses prunelles, (Est-il dehors...
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LA GUENILLE
Sans pouvoir imiter l'oiseau la guenille pend sur la branche rouge près de la pomme douce l'oiseau envolé et la pomme tombée elle reste manifestant le froid des âges et la couleur dans le silence ; des hommes raisonnent dans une époque sombre non loin...
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SOUS LE VOL DES OIES
Le matin Son odeur De gelée blanche Le jardin Sa couleur Jaune éphémère Même le soleil mûrit en silence Le froid aura raison des fleurs Une chouette vissée Comme une rumeur En haut des grands conifères C’est l’automne sous le vol des oies Oiseaux de rivages,...