16 articles avec chansons - comptines...

L'ÉCHARPE

Publié le par christiane loubier

Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Ce souvenir de soie
Qui se souvient de nous
Ce n'est pas qu'il fasse froid
Le fond de l'air est doux
C'est qu'encore une fois
J'ai voulu comme un fou
Me souvenir de toi
De tes doigts sur mon cou
Me souvenir de nous
Quand on se disait vous

Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Ce sourire de soie
Qui sourit comme nous
Sourions autrefois
Quand on se disait vous
En regardant le soir
Tomber sur nos genoux
C'est encore une fois
J'ai voulu revoir
Comment tombe le soir
Quand on s'aime à genoux

Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Ce soupir de soie
Qui soupire après nous
C'n'est pas pour que tu voies
Comme je m'ennuie sans toi
C'est qu'il y a toujours
L'empreinte sur mon cou
L'empreinte de tes doigts
De tes doigts qui se nouent
L'empreinte de ce jour
Où les doigts se dénouent

Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Cette écharpe de soie
Que tu portais chez nous
Ce n'est pas qu'il fasse froid
Le fond de l'air est doux
Ce n'est pas qu'il fasse froid
Le fond de l'air est doux.
 
 

Maurice Fanon (paroles et musique)

 

Chanté ici par Félix Leclerc

 

 
 
 

PASSER L'HIVER

Publié le par christiane loubier

J'aurai encore laissé passer l'hiver
Sans refaire la charpente mangée aux vers
Et ni enfin écrire cette lettre
Sur l'amour, sur le vide rongeant l'être

J'aurai aimé mal, très, toutes mes femmes
Mal entretenu tous mes feux et flammes
Je n'aurai pas vu le mot sous la porte
Mais j'aurai hurlé dans des sonos mortes

J'aurai mal parlé pour mes espérances
Dépensé tout le bien de mes parents
Dans toutes les danses perdu mon pas
Fait le coup de poing où il fallait pas

J'aurai convoqué les mots et les dieux
Sans retenir l'eau crevant le barrage
Ni les poissons d'or sautant dans tes yeux
Ni la silhouette avec son bagage

J'aurai attendu longtemps l'aube et l'homme
Puis je me serai endormi trop tôt
Quand j'étais peut-être l'aube et cet homme
J'ai froid dans mon manteau

La nuit se dévide et le soleil fond
Et j'aurai laissé courir sur son aire
Le beau bateau. Il est échoué sur les hauts-fonds
De tes yeux, ton silence, ton désert !

J'aurai laissé mon fils comme un voleur
Fuir par la porte étroite sous mon coeur
S'en alla chercher une balle au front
Mon petit combattant, ma ressemblance...

J'aurai toujours pris la vie de très haut
Et sans avoir pas trahi père et mère
J'aurai laissé par le carreau cassé entrer l'hiver
J'aurai laissé mourir de froid tous mes oiseaux
 
 
Jacques Bertin
 
Plain-chant pleine page, Poèmes et chansons 1968-1992
Poème mis en musique et chanté par l'auteur
 
 

 

CAFÉ RENARD

Publié le par christiane loubier

Le grand comptoir de marbre

Des verres plein le dos

Craque comme un vieil arbre

Quand on s'y appuie trop

Au plafond de vieux lustres

Ont des lueurs fanées

Lentement les minutes

Passent dans la fumée

 

Au bar-tabac

De la rue Renard

Tombe le soir

Et tu n'est pas là

Au bar-tabac

De la rue Renard

Tombe le soir

Et tu n'es pas là

 

Il est cinq heures trente

Il est encore trop tôt

Mais j'aime mieux le chaud

Lentement je pénètre

Dans le Café Renard

Et je me sens renaître

Donnez-moi donc à boire

 

Au bar-tabac

De la rue Renard

Il se fait tard

Et tu ne viens pas

Au bar-tabac

De la rue Renard

Il se fait tard

Et tu ne viens pas

 

Là-bas derrière la vitre

Un tout petit monsieur

S'amuse à faire le pitre

En roulant de gros yeux

Devant moi une femme

Belle comme un camé

Revit de sombres drames

Et n'ose pas pleurer

 

Au bar-tabac

De la rue Renard

Il est trop tard

Et tu ne viens pas

Au bar-tabac

De la rue Renard

Il est trop tard

Je rentre chez moi

 

Paroles : Françoise Mallet-Joris et Michel Grisolia

Chant et musique :  Marie-Paule Belle

 


 

UN COUP DE DÉS C'EST L'ÉTÉ

Publié le par christiane loubier

Un coup de dés c'est l'été haut sur les plaies de la terre

Vivre s'écrit d'un seul geai rémiges dans les ramures

Le poème prisonnier s'est libéré sur parole

Et le verre de l'amitié pétille d'un sang d'étoiles


D'hier de brume et de pluie s'en est allée la rumeur

Quotidienne litanie en nous ruminée sans fin

Et ces couloirs sans issue donnant sur des portes closes

Un coup d'épaule et voilà que tout se met à chanter


On entend dans les collines battre le coeur de la nuit

Le beau mystère ou monde grouille comme un fruit ouvert

C'est dans le chant général l'arpège simple des sources

Basse continue du temps sous la voix nue du désir


C'est comme une montée d'être quand tout fait corps et fait cri

Le dieu des ébriétés bave de son mufle d'or

Voici qu'éclatent les cuivres du dyonisiaque orphéon

Ce n'est qu'en cette lumière que le noeud noir se dénoue


Un coup de dés c'est l'été...

 

 

Jean Vasca, Le fou sacré


Pour écouter : http://www.musicme.com/Jean-Vasca/albums/Le-Fou-Sacre-3540139801323.html?play=12

L'ÉTOILE DU NORD

Publié le par christiane loubier

langevin dessin

 

 

 

C'est comme la première neige et le premier printemps

C'est comme la première fois je t'aime tout autant

On s'était crus si seuls on ne sait plus trop quand

On avait dans les yeux ce qu'on voulait pourtant


Mais la nuit l'aventure a fait de nous ses anges

Et nous vivons ce ciel qui n'est ni toi ni moi

Qu'on se voit vus battus rien de ça ne ressemble

À l'éclair d'espérance qui toujours nous rassemble

Être aussi merveilleux et si bêtes à la fois

Être aussi mendiants en se donnant nos coeurs

Comme on reçoit la neige au seuil de ce printemps

Mon toi-même endiablé d'un aussi fol amour


C'est comme la première neige et le premier printemps

Mon amour mon amant mon étoile du nord


Va donc voir les amis qu'on avait dans le temps

Eux-mêmes te diront ce que j'étais pour toi

Si tu reconnaissais dans le noir des nuages

Mon cri de femme heureuse au vent de ta folie

Je pourrais vivre encore avec toi dans la nuit

Une étoile est en moi une étoile est en toi

Nos désirs ont des mains pour un futur enfin

Qui rejoint nos enfances jusqu'à la fin des temps

 

 

 

C'est comme la première neige et le premier printemps

Mon amour mon amant mon étoile du nord

C'est comme la première neige et le premier printemps

C'est comme la première fois et même la fois d'avant


Je t'aime tout autant sauf que je suis partie

Vers un nouveau pays au large de nos vies

Ne me tiens pas rigueur d'être aussi fantaisiste

D'être aussi maladroite et si forte à la fois

Je t'admire et te plains d'être si seul et roi

Roi de quoi roi de nous roi de moi ton doux fou

Mon amarre ma bagarre mon numéro perdu

Par delà nos deux corps je t'aime encore encore

Comme la première neige et le premier printemps

Comme la première fois je t'aime tout autant


C'est comme la première neige et le premier printemps

Mon amour mon amant mon étoile du nord.

              

Gilbert Langevin (27 avril 1938 - 18 octobre 1995)

Dessin de Jean Custeau, d'après des photos de Josée Lambert

Pour écouter la chanson, vers ce lien :            

<< < 1 2 3 > >>