SANS BRUIT

Publié le par christiane loubier

[...] personne ne te connaît si bien
que la fleur où tu te penches
sans songer que le jardin te regarde [...]
 
 
 
Pierre Perrault
Chouennes (poèmes 1961-1971)
[extrait]

Publié dans Anthologie

LE TÉNÉBRION

Publié le par christiane loubier

 
Étoile filante
Ou simple mouche
Fourmi ménagère
Ou sombre coléoptère
Araignée minuscule
Qui marche au plafond
Orion ou ténébrion
Insecte ou constellation
Ils ont tous des noms
 
L’homme a-t-il donc tout nommé
Du moucheron aux galaxies
Et lui quel est son vrai nom
A-t-il peur dans le noir
Cherche-t-il sa maison
Un lit un abri
Les portes les clés
De ses jours et de ses nuits
 
 
 
Christiane Loubier

LE TEMPS M'OPPRESSE JE TOMBE...

Publié le par christiane loubier

                         II
 
Le temps m’oppresse je tombe
et je glisse sur les genoux
mes mains tâtent la nuit
adieu ruisseaux de lumière
il ne me reste que l’ombre
la lie le sang
j’attends le coup de cloche
où jetant un cri
j’entrerai dans l’ombre
 
 
 
Georges Bataille
L'archangélique, Le tombeau (II)

Publié dans Anthologie

CONSTELLATION AU JARDIN

Publié le par christiane loubier

On exalte leur parfum leur couleur
On sait leur silence aussi leur cœur 
Qu’elles ferment avec le pas du soir

Mais pour nous que sont les fleurs

Ici elles portent vive lumière
Nous ne les cueillerons point
Pour que le jardin des lampes ne se fane pas
 
 
 
Christiane Loubier
 

Publié dans Carnet de l'été

LES VÉRANDAS

Publié le par christiane loubier


Avec son poids de sagesse et d’ennui
la vieillesse est une source vaine
où boivent ceux qui n’ont plus soif

dans les villages les vérandas
sont les parloirs de l’été
du printemps quand il est doux
de l’automne quand il tarde

on y remue des regrets imprécis
des projets peut-être, mais peu pressés
une grande douceur de déroute

le juste quotidien accordé au passage du temps
on attend que le jour abandonne
les quelques heures qu’il a toujours de trop

cet espace de jours avec soin repliés, rangés, oubliés
c’est là que la vieillesse s’apprête et gagne
dans un demi-bonheur qui ferme les yeux
et que taisent les paroles

parfois la vie déjà faite remonte
plus vive et plus limpide
révèle l’intelligence du temps

c’est là que se rassemble la fin du jour
quand il va se dissoudre.
 
 
 
G. Dion

 

Publié dans Anthologie

AVOIR LA LITTÉRATURE DANS LA PEAU...

Publié le par christiane loubier

Avoir la littérature dans la peau a son synonyme :
la vie vaut plus le coup d'être lue que vécue.
 
 
 
André Blanchard
À la demande générale : Carnets 2009-2011