MARS À L'ÉTABLE

Publié le par christiane loubier

Assez du sombre et du triste, de la litière

qui pue le rance et de l'oubli, assez

du vent qui siffle par-desssous la porte

comme un serpent :

 

nous voulons vivre dans le vert et mettre

le ciel à nos cornes comme un ruban

de fêtes. Le lait du cachot est amer

et nous remonte à la gorge.

 

Comme un fleuve trop longtemps tenu

en laisse, nous pousserons devant nous

les collines têtues et, l'ivresse aux tempes,

ayant bu, crié à tous vents,

 

nous regarderons les hommes, droit dans les yeux.

 

Guy Goffette,

L'échiquier des jours dans Éloge pour une cuisine de province

Publié dans Anthologie

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