L'AUTOMNE NÉBULEUX, TOUS LES ANS, POUR GÉMIR...
Triste journée d'automne, façon « tisane froide » à la Ponge.
Ce matin, visite rituelle au petit cimetière de Sologne bourbonnaise.
Retour par les campagnes mélancoliques, « paix des pâtis » sous le ciel gris.
Déjeuner frugal, sieste et lecture. Au-dehors, pluie et brouillard.
La nuit tombe vite. On se pelotonne dans le vieux fauteuil au cuir lacéré,
naguère, par les chats ; on se caparaçonne de lainages et de tricots, de plaids,
de châles, de couvertures, douillette clochardisation domestique.
On feuillette un mince recueil de Sinisgalli, s'agaçant d'y trouver une
coquille — « crapaud » dans la limpide perfection d'un quatrain laconique :
Chaque année la distance change
entre les
choses qui m'entoureny
même si je reste perclus
même si les choses sont inanimées.
Constantin Copronyme