L'AMOUR COTON

Publié le par christiane loubier

Maintenant

Je m’endors de bonne heure

Sans eau

Sans bruit

Je me passe de lampe

De bougie


Maintenant

Je m’endors devant le feu

Le feu comme celui

Qu’allumait ma mère

Ma mère couturière

À chaque aurore de l’hiver


Maintenant

Je m’endors devant le feu

Le feu sans âge

Le feu sans pardon

Avec mon amour

Dans mon ventre

De coton

D’abandon


Ma mère

Ma mère couturière

M’avait bien dit

L’amour

C’est rien que du fil de couleur

Du coton à broder la douleur

Dans la vie qui éteint ses lampes

Une à une pour la nuit

 

 

 

Christiane Loubier

 

Publié dans Carnet de la nuit

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J
<br /> Revenir lire le poème en écoutant la chanson! Cet "amour coton" est magnifique.<br /> <br /> <br /> jpr.  <br />
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J
<br /> Voici une chanson qui berce douloureusement. Merci. <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Je ne savais pas que ce poème pouvait être une chanson. je suis contente. Merci.<br /> <br /> <br /> Pour la douleur, je suis bien incapable de mesurer cela. Il semble que j'ai une certaine prédisposition, comme à la poétique de l'ombre. Mais je le dis parce qu'on me l'a écrit parfois.<br /> <br /> <br /> Je vous salue,<br /> <br /> <br /> C.<br /> <br /> <br /> <br />