PRIÈRE POUR LES SOURDS
Plus souvent des nuits
Mes plumes sont bien plus lourdes
Que ma tête
Des jours
Plus souvent des nuits
Je reste repliée
Dans l’encoignure du temps
D’où s’élève la supplique
Pour les heures défuntes
Vous les oiseaux de l’aurore
Sortez-moi de ce puits
Où vont croupir les ombres
Toi la nuit
Que j’ai appris à vouvoyer
Ramenez-moi dans vos bras
Qui consolent
Toi la mort
Retiens ton drap
Étire un peu mon âge
Que j’apprenne à lire
Dans les yeux des bêtes
Que je me souvienne par cœur
Du chant des paysages
Des jours
Des nuits
Plus souvent des vies
Passées devant un compas
Perdu – affolé
Virant sur ses pointes de fer