SOIR DE MAI
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Le jour qui tombe
Et le couchant
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Photo : Sandy Austin | Christiane Loubier |
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Le jour qui tombe
Et le couchant
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Photo : Sandy Austin | Christiane Loubier |
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Les prés sont rouges Brassée de tisons ne flambera Qu’une seule fois avant les feuilles
Mille braises au vent Échappées des forges du soleil
Christiane Loubier |
Image de Nathalie Parain |
Poème publié dans Bordures du champ secret |
Un coup de dés c'est l'été haut sur les plaies de la terre
Vivre s'écrit d'un seul geai rémiges dans les ramures
Le poème prisonnier s'est libéré sur parole
Et le verre de l'amitié pétille d'un sang d'étoiles
D'hier de brume et de pluie s'en est allée la rumeur
Quotidienne litanie en nous ruminée sans fin
Et ces couloirs sans issue donnant sur des portes closes
Un coup d'épaule et voilà que tout se met à chanter
On entend dans les collines battre le coeur de la nuit
Le beau mystère ou monde grouille comme un fruit ouvert
C'est dans le chant général l'arpège simple des sources
Basse continue du temps sous la voix nue du désir
C'est comme une montée d'être quand tout fait corps et fait cri
Le dieu des ébriétés bave de son mufle d'or
Voici qu'éclatent les cuivres du dyonisiaque orphéon
Ce n'est qu'en cette lumière que le noeud noir se dénoue
Un coup de dés c'est l'été...
Jean Vasca, Le fou sacré
Pour écouter : http://www.musicme.com/Jean-Vasca/albums/Le-Fou-Sacre-3540139801323.html?play=12
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Dans sa forêt de cristaux La plume noire du chagrin n'existe pas
La nuit est une lumière renversée Le givre un jardin Le sang une clé Ses oiseaux Des chevaux blancs
Il suit les dompteurs de vent Heureux dans le temps liquide Où le soleil se couche dans les myosotis
Christiane Loubier |
Le vent se lève trop doux pour ma chair
Je te prends comme un vaisseau la mer
Volée d’oiseaux blancs où que j’aille
Et toute cette foudre au fond des cales
Christiane Loubier
Je me réveille avec un cri
Ce n’est pas un rêve
Je suis où tu n’es plus
Une détonation en mer
Non – un bruit comme le tonnerre
Lorsqu’il tombe en pierre
Tu ne désirais pas l’été
Tu n’aimais que la nuit
Les fleurs d’orage
Les cordes de pluie
Ta nuit aimée est si lente
Trop courte pour l’absence
Je l’ai poussée dans le fond du jour
La mort a sa lumière – disais-tu
J’invoque un soleil
Pour assécher mes yeux
Le temps est fidèle
Il demeure
Tu es là
Tes bras – ta croix
Et le foin
Pour toujours – À jamais plus
L’éternel été fait reculer l’ombre
Raconte un peu de ta lumière
Coulant dans ma nuit
Où se calme le temps
© Christiane Loubier, poème publié dans Bordures du champ secret.