LA SERVANTE EST ORAGEUSE

Publié le par christiane loubier

angele

[...] Si la servante est orageuse

elle a jeté un sort aux oranges absentes

À quel troublant seigneur a-t-elle ouvert sa porte

vendu son être

À quel vent dédoublé par ma soif de renaître


Petite fille somnambule

creuse un tunnel dessous le parc aux orangers

Pas d'orangers pas d'oranges


Faites l'amour avec les anges

Allez au bois le loup est vieux

Allez au bois allez au feu

 

Mais je n'ai plus de feu pour brûler mon chagrin.


 

 

Dessin, source :
centre-angele-vannier.over-blog.com

 

Angèle Vannier, Le sang des nuits,
La servante est orageuse (extrait)

RUE DES LILAS

Publié le par christiane loubier

 

 

Je te dirai

Je m’en fais pour l’ombre

Tu embrasseras

Mon visage sur le mur

 

Je te dirai

Rien ne dure

Tu répondras

Je ne crains pas

Les couteaux

Ni la rupture

 

J’insisterai

Mais pour le pire

Tu me raconteras

Rue des lilas

Une histoire

Pour m’endormir


 

Christiane Loubier


L'ÉTOILE DU NORD

Publié le par christiane loubier

langevin dessin

 

 

 

C'est comme la première neige et le premier printemps

C'est comme la première fois je t'aime tout autant

On s'était crus si seuls on ne sait plus trop quand

On avait dans les yeux ce qu'on voulait pourtant


Mais la nuit l'aventure a fait de nous ses anges

Et nous vivons ce ciel qui n'est ni toi ni moi

Qu'on se voit vus battus rien de ça ne ressemble

À l'éclair d'espérance qui toujours nous rassemble

Être aussi merveilleux et si bêtes à la fois

Être aussi mendiants en se donnant nos coeurs

Comme on reçoit la neige au seuil de ce printemps

Mon toi-même endiablé d'un aussi fol amour


C'est comme la première neige et le premier printemps

Mon amour mon amant mon étoile du nord


Va donc voir les amis qu'on avait dans le temps

Eux-mêmes te diront ce que j'étais pour toi

Si tu reconnaissais dans le noir des nuages

Mon cri de femme heureuse au vent de ta folie

Je pourrais vivre encore avec toi dans la nuit

Une étoile est en moi une étoile est en toi

Nos désirs ont des mains pour un futur enfin

Qui rejoint nos enfances jusqu'à la fin des temps

 

 

 

C'est comme la première neige et le premier printemps

Mon amour mon amant mon étoile du nord

C'est comme la première neige et le premier printemps

C'est comme la première fois et même la fois d'avant


Je t'aime tout autant sauf que je suis partie

Vers un nouveau pays au large de nos vies

Ne me tiens pas rigueur d'être aussi fantaisiste

D'être aussi maladroite et si forte à la fois

Je t'admire et te plains d'être si seul et roi

Roi de quoi roi de nous roi de moi ton doux fou

Mon amarre ma bagarre mon numéro perdu

Par delà nos deux corps je t'aime encore encore

Comme la première neige et le premier printemps

Comme la première fois je t'aime tout autant


C'est comme la première neige et le premier printemps

Mon amour mon amant mon étoile du nord.

              

Gilbert Langevin (27 avril 1938 - 18 octobre 1995)

Dessin de Jean Custeau, d'après des photos de Josée Lambert

Pour écouter la chanson, vers ce lien :            

LE JOUR SE LÈVE

Publié le par christiane loubier


Le jour se lève

Viens reste

Petite cantate

Colore les papillons de nuit

Crayonne ma vie

Pour qu’elle fasse de l’ombre

 

Glisse dans ma poche

Un peu de ton offrande

Comme un trésor

Dans ma main


 

Christiane Loubier

LE TEMPS N'EST PLUS...

Publié le par christiane loubier

 

libbrecht

 

 

II

 

Le temps n’est plus mon pré-au-loup

des aventures forestières

laissons dormir les sapinières

la légende et le Prince roux.


Déchaux, fi ! de souliers à clous

s’en est allé le fesse-lièvre

et les gars des amours trémières

braconnèrent les rendez-vous.


N’est pas garde-chasse qui veut

et, de la plume à son fusil,

le poète fait ce qu’il peut :

la biche en parle à son mari.

 


Sur la couverture : Chasse au cerf près d'une mare
Gravure de Aegidius Sadeler, d'après Savery Roelandt, peintre flamand, 16e siècle

Géo Libbrecht (1891-1976) , Bellefontaine

L'AMOUR QUI N'OSE PAS

Publié le par christiane loubier

L'amour qui n'ose pas entrer

Car à la porte

Un cheval imprévu est attaché

Qui contemple son désespoir

 

Emily Dickinson (1830-1886)

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