TESTAMENT
Lorsque mes yeux cesseront de guetter La première hirondelle Qu’ils seront impuissants à reconnaître Le printemps fidèle Lorsque mes mains ne pourront plus toucher le vent Et que je perdrai de vue le fleuve Laissez-moi quitter mes eaux Avant qu’il ne pleuve Sur mon lit de roseaux Si je deviens trop frêle Pour mordre dans votre chair Trop pâle pour rougir Encore de vos mots d’amour Relisez-moi vos serments des anciens jours Et lorsque je serai éteinte Remettez-moi dans mes plumes Que je puisse pleurer les ombres Quand je serai enfin morte Laissez-moi enterrée en moi-même Nourrissez mes oiseaux tendrement Et jugez-moi mêmement Christiane Loubier
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Page de manuscrit provenant du Vienna dioscorides
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