OÙ CHAQUE OISEAU...

Publié le par christiane loubier

Where every Bird is bold to go
And Bees abaschless play
The Foreigner before he knocks
Must thrust the Tears away —
 
Emily Dickinson
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Où chaque oiseau a licence d’aller
Et les abeilles jouent sans honte,
L’étranger avant de frapper
Doit essuyer ses larmes.
 
 
 
Traduction de Philippe Jaccottet dans
La semaisonCarnets 1980-1994
(Oeuvres, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade).

 

Note de P. Jaccottet : Claire Malroux ayant lu cette
note [traduction] de pur profane, dans une revue,
me précise utilement que thrust est beaucoup
plus fort qu'« essuyer » et signifie ici « chasser »
sinon « refouler », et que le foreigner est
plus qu'un étranger (presque un intrus)
 
 
 
Claire Malroux dans Quatrains et autres poèmes brefs (2000)
donne la traduction suivante du poème :
Où tout Oiseau a l'audace d’aller
Où l'Abeille joue sans gêne,
L’Étranger avant de frapper
Doit balayer les larmes —

 

Publié dans Anthologie

Commenter cet article

J
La traduction de Claire Malroux est vraiment, et de loin, la meilleure !
Répondre
C
On dirait que c'est très difficile de traduire la poésie d'E. Dickinson. Pourtant plusieurs ont tenté l'expérience avec peu de succès. Rares sont les traductions réussies. J'admire la poésie de cette femme recluse : tant de force de l'image, de concision et même un genre de désespoir si léger, sans le poids de la peur ou de la souffrance trop appuyée qui étouffe si souvent les vers des écrivains écorchés qui insistent trop sur leurs plaies et leurs misères.<br /> <br /> Merci Jean de votre visite<br /> Christiane