256 articles avec anthologie
La nuit déniaise notre passé d'homme, incline
sa psyché devant le présent, met de l'indécision
dans notre avenir.
René Char, 1954
La Nuit talismanique,
Albert Skira éditeur.
CHAQUE FENÊTRE AVAIT LE CIEL...
IX
Chaque fenêtre avait le ciel d'une prairie
Dans cette maison oubliée
Il y avait aussi les oiseaux qui apportaient les nouvelles
Et dans les rêves un enfant qui racontait sa vie
Amour
Où sont les nuits de l'hiver
La lampe douce dans sa robe de verre
Et l'horloge qui sonne et appelle
Un enfant seulement endormi
Chaque fenêtre avait le ciel d'une prairie
Dans cette maison oubliée
Il y avait aussi les oiseaux qui apportaient les nouvelles
Et dans les rêves un enfant qui racontait sa vie
Amour
Où sont les nuits de l'hiver
La lampe douce dans sa robe de verre
Et l'horloge qui sonne et appelle
Un enfant seulement endormi
Georges Schehadé
Le nageur d'un seul amour,
Gallimard, collection Poésie
MONDES ERRANTS SONT LES PAROLES...
Monde errant sont les paroles,
forêt en marche sous le vent oblique
avec dispersion d'oiseaux.
forêt en marche sous le vent oblique
avec dispersion d'oiseaux.
En elles, le temps se dépose
comme une encre invisible.
La nuit descend dans ta voix,
tend le cou vers l'aurore
au-dessus des décombres.
Lionel Ray
Comme un château défait,
Comme un château défait,
Gallimard, collection Poésie.
LES JARDINS
S’épuiser à chercher le secret de la mort
fait fuir le temps entre les plates-bandes
de jardins qui frémissent
dans leurs fruits rouges
et dans leurs fleurs.
L’on sent notre corps qui se ruine
et pourtant sans trop de douleurs.
L’on se penche pour ramasser
quelque monnaie qui n’a plus cours
cependant que s’entendent au loin
des cris de fierté ou d’amour.
Le bruit fin des râteaux
s’accorde aux paysages
traversés par les soupirs
des arracheuses d’herbes folles.
Jean Follain
fait fuir le temps entre les plates-bandes
de jardins qui frémissent
dans leurs fruits rouges
et dans leurs fleurs.
L’on sent notre corps qui se ruine
et pourtant sans trop de douleurs.
L’on se penche pour ramasser
quelque monnaie qui n’a plus cours
cependant que s’entendent au loin
des cris de fierté ou d’amour.
Le bruit fin des râteaux
s’accorde aux paysages
traversés par les soupirs
des arracheuses d’herbes folles.
Jean Follain
Exister,
Gallimard, collection Poésie.
SI ON ME DEMANDE...
Si on me demande par ici
dites que je m'éloigne sur la route
mêlant le sel de neige
au sel de mes larmes
dites aussi qu'un grand froid m'accompagne
dites que je m'éloigne sur la route
mêlant le sel de neige
au sel de mes larmes
dites aussi qu'un grand froid m'accompagne
Jacques Brault
Poèmes, Moments Fragiles
Éditions du Noroît
TRIESTE
J’ai vu, dans l’ombre des feuilles, le contour de pays intrépides, les nombreux oiseaux échappés du soleil ont volé vers moi, ils m’ont apppris l’art de nouer les coques au-dessus de la mer pliée et l’un deux s’est posé sur mes côtes, m’a exorcisée et, devant les grottes des colombes, a conjuré mon étoile. Ilse Aichinger Le jour aux trousses
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