BLANCHE COMME...

Publié le par christiane loubier

Blanche comme un monotrope

Rouge comme une lobélie

Fabuleuse comme une lune à midi

Heure de février—


 

Emily Dickinson

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

edickinson

Emily Dickinson, 40 poèmes, Liberté, vol. 28, n° 2, 1986, p. 21-50.

Traduction française par Charlotte Melançon

Tous droits réservés © Collectif Liberté, 1986
Couverture de la première édition des poèmes
d'Emily Dickinson
 

 

J'AI AVANCÉ LA LAMPE

Publié le par christiane loubier

Lorsque j'ai entendu le chant
Pour la première fois
J'ai construit un abri
Où j'ai détesté l'ombre

 

J'ai avancé la lampe
Oubliée par la nuit
L'oiseau a percé le givre
Le vent s'est tu
Les arbres sont restés froids
J'ai rebâti le silence

 

Une autre fois
J'ai réentendu le chant
Faisant une rose sur ma vitre
Tous les oiseaux habitent
Le pays des lampes
Là où la lumière renaît de ses ombres

 

 

 

Christiane Loubier

RETOUCHE AU COUCHANT

Publié le par christiane loubier

L'attente aux lèvres closes 

lève un doigt 

désirs descendant les collines 

cornes et laine 

ô brume des troupeaux d'où sort un pin nocturne 

 

 

 

Daniel BoulangerIntailles, Poésie/Gallimard, 1991

ON SE GUÉRIT DE L'HIVER

Publié le par christiane loubier

On se guérit de l’hiver

Bientôt on ne pensera plus

À la tourterelle gelée

Ni à l’amour disparu

Avec le pont de glace

 

Maintenant que l’oiseau

Est là sur notre épaule

Et tous les autres

Bien plus haut

 

Je les vois

Je te laisse

Libre comme l’air

 

On se guérit de l’hiver

Bientôt on ne pensera plus

À l’oiseau disparu

Avec le pont de glace

 

 

 

Christiane Loubier

PORCELAINE

Publié le par christiane loubier

Abordez-moi avec des gants blancs

Ma vitrine est de porcelaine

 

Un mensonge exposé

À la brûlure de vos prunelles

 

 

 

Christiane Loubier

LA CHASSE SUBTILE

Publié le par christiane loubier

La neige courtise la lumière

Mais meurt des faux reflets

La main s’abstient

Fait mine de disparaître

 

Il est convenu

De ne pas ouvrir les fenêtres

De faire cas de la solitude

De vivre de la chasse subtile à l’ennui

D’attendre encore le printemps

 

Fidèles l’herbe et le lilas

Nous seront donnés

Plus d’une fois

 

 

 

 

Christiane Loubier