MOURIR NE HEURTE PAS VRAIMENT...

Publié le par christiane loubier

 Emily

 

 

 

 

Mourir ne heurte pas vraiment

C’est vivre qui heurte, et de plein fouet;

Mais mourir s’y prend autrement,

En douceur, derrière la porte

L’habitude australe de l’oiseau

Qui dès que les gelées sont là

Adopte une meilleure latitude.

Nous sommes les oiseaux qui restent,

Les transis aux portes des fermes

Où nous est comptée une miette avare,

Au point que les neiges, prises de pitié,

Rentrent nos plumes au bercail.

 


 


          

Emily Dickinson,  avec de son amie Kate Scott Turner.
Deuxième photo récemment trouvée.

Emily Dickinsoncorrespondance, janvier 1863.
Extrait traduit par Patrick Reumaux.       

Publié dans Anthologie

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